Hommage à Georges Latour
Site officiel dédié à l'œuvre de Georges Latour, illustrateur à La Presse — 1910 à 1946


La boxe et la lutte



Les sports de combat étaient extrêmement populaires au début du XXe siècle. Les conditions de vie étaient beaucoup plus rudes qu’aujourd’hui et les gens appréciaient les hommes forts et les durs à cuire. Les amateurs prenaient volontiers des paris sur l’issue des combats. Ils faisaient régulièrement la une du journal, bien plus souvent que les joueurs de la Sainte-Flanelle. Les boxeurs et lutteurs avaient une large part des portraits illustrés dans La Presse.

Avec le recul, on ne peut pas toujours dire de ces athlètes qu’ils avaient l’air terrifiant ! Leur posture raide et posée était la norme à l’époque. Il faut se rappeler que la photographie était un art relativement jeune à ce moment et qu’on avait encore l’habitude de demeurer immobile pendant une période assez longue pour ne pas avoir une photo floue. De plus, ces hommes n’étaient pas les athlètes surentraînés d’aujourd’hui aux muscles gonflés par les substances illicites.
Un regard à la page du boxeur Sylvio Mireault nous permet d’affirmer que Jean Pascal n’en aurait fait qu’une bouchée. Le lutteur Stanislaus Zbysko peut bien tenter de rentrer ses « abdominaux », il n’est pas très effrayant dans ses pantoufles. Face à lui, courir semble une très bonne stratégie. L’endurance ne semble pas sa force !
Par contre, la physionomie d’Ed « Strangler » Lewis inquiète. La jolie bécasse du concours des oiseaux à colorier de La Presse qui orne le bas de la page ne trompe personne. Ed donne l’impression qu’il va l’étrangler sous peu.

Légendes:
La page dédiée au lutteur Stanislaus Zbysko dans La Presse (en haut) et une photo du réel Zbysko en action (photo tirée du site Wikipedia du lutteur).

Voyez toute la galerie des durs de cette époque et leurs curieux accoutrements en feuilletant le document suivant:

La page sur Zbysko est beaucoup moins impressionnante que le réalité. Découvrez-la sur ce site:
http://en.wikipedia.org/wiki/Stanislaus_Zbyszko

Voyez Ed Lewis à l’entraînement en 1926 :

Les sports d’été



Le baseball avait la cote d’amour des Québécois à cette époque, mais plusieurs autres sports leur plaisaient aussi. La Presse a publié des illustrations de sports qui gagnaient tranquillement en popularité : le golf, le football, le tennis et le cyclisme ainsi que d’autres dont la popularité a stagné ou régressé depuis : les courses de chevaux, les grandes épreuves de natation, le yachting et l’escrime.

Légende:
Difficile de croire que le nageur français, Georges Michel, ait remporté la traversée de la Manche avec son physique «généreux». Le décor ajouté par Latour est aussi très étonnant.

Regardez ces sports en cliquant sur le portfolio suivant:

Un francophone à l’origine de la popularité du golf


Le golf professionnel commençait à être populaire et plusieurs vedettes de ce sport naissant ont eu droit à leur page dans La Presse : Johnny Farrell, Gene Sarazen, Tommy Armour et le légendaire Francis Ouimet, Franco-Américain fils d’un Québécois, qui avait gagné le US Open de 1913 à l’âge de 20 ans seulement. Ouimet était considéré comme le grand-père du golf en Amérique et le réalisateur hollywoodien Bill Paxton a fait un film sur sa vie qui mettait en vedette Shia LaBeouf (aussi vedette des films Transformers) appelé The Greatest Game Ever Played.


Voyez la bande-annonce du film : http://trailers.apple.com/trailers/disney/thegreatestgameeverplayed/large.html

Loin d’Ocho Cinco


Le football professionnel avait débuté en 1920 et le premier match de championnat officiel a été disputé en 1933. La NFL telle qu’on la connaît — constituée de l’AFC et la NFC — fut fondée en 1970. Il n’est donc pas étonnant que La Presse n’ait publié que deux pages sur le football.

Une d’entre elles met en vedette le quart-arrière des Fighting Irish de l’Université Notre-Dame, John Chevigny. Chevigny est passé à l’histoire après avoir compté le touché qui égalait le pointage dans un match contre l’équipe de l’armée américaine largement favorite. Les Fighting Irish étaient pilotés par le légendaire et charismatique entraîneur Knute Rockne, devenu une icône du football américain depuis. Ce match a été un des moments marquants de l’histoire sportive américaine. La fiche de Rockne comme entraîneur de Notre-Dame (entre 1918 et 1930) fut de 105 victoires, 12 défaites et 5 matchs nuls pour un pourcentage inégalé de ,881. Cette marque tient toujours tant chez les professionnels qu’au football universitaire et Chevigny fut l’artisan de la plus grande victoire de Rockne.

Le discours de la mi-temps de Rockne a été immortalisé dans un film dont Ronald Reagan était la vedette, lisez le dialogue de cette scène : http://pregamespeeches.com/WinOneForTheGipper.aspx

Les femmes et le sport


Les femmes ont obtenu le droit de vote en 1940 au Québec. Il ne faut donc pas se surprendre que peu d’entre elles deviennent connues en pratiquant un sport. La Presse a quand même consacré quelques pages aux sportives de haut niveau de cette période. Ces pionnières s’adonnaient à la raquette, la natation, le tennis et au patinage artistique. Parmi elles, une seule est devenue réellement célèbre, la Norvégienne Sonja Henie qui avait remporté trois fois d’affilée la médaille d’or dans cette discipline aux Jeux olympiques de 1928, 1932 et 1936.

Consultez les oeuvres de Latour sur les sportives des années 1920 et 1930 en cliquant sur l’album suivant:

Voyez la jeune Sonja Henie en 1928 :

Un style illustratif traditionnel des pages d’athlètes


Généralement les illustrations et peintures de Georges Latour conservaient un style réaliste et traditionnel, mais, dans une carrière de plus de 50 années, il est normal de changer occasionnellement de style. Ainsi, sur quelques pages, on peut voir que Latour et son équipe faisaient quelques tentatives ou se laissaient influencer par les courants à la mode.

Les débuts : le Canadien
Les premières illustrations de la série sur le Canadien étaient toutes serties d’un cadrage qui imitait un encadrement de bois très classique. Par la suite, Latour a fréquemment utilisé des enjolivures de style art nouveau très élégantes.
Une des plus réussies de la série sur le Canadien était celle de Johnny Gagnon publiée le 29 décembre 1930. Le graphisme était banal, mais le rendu de l’illustration du joueur utilisait des couleurs vives qui contrastaient avec un arrière-plan tout en douceur qui représentait un décor champêtre avec une maison rustique jaune sur un ciel bleu délavé. Latour a dessiné une bande de joueurs à peine esquissés qui rappelaient plus une partie sur une patinoire de village qu’un match de hockey professionnel. L’ensemble était très réussi.

Le graphisme des pages

Latour a aussi exploré d’autres présentations. Il a entouré certains portraits d’un cadre épais en couleurs comme ceux de Bun Cook des Rangers et de Roy Parmalee des Royaux. Était-ce pour moderniser ses pages ou simplement parce que cette forme était plus facile à emplir de couleurs ? Le résultat a donné un ensemble lourd qui écrasait les joueurs et a été abandonné ultérieurement.
Certaines pages avaient franchement hérité de décors insolites ou de tentatives qui n’ont heureusement pas eu de suite : le lanceur des Royaux Leo Mangum se pratiquait dans un endroit très étrange ; le stade à l’arrière du joueur de baseball Johnny Prud’homme semblait situé en Toscane, et que dire de la foule peinte avec un style impressionniste derrière le gardien des Blackhawks Chuck Gardiner.
On avait même tenté de remplacer le noir de la photo par le bleu dans la page du voltigeur des Royaux Jocko Conlan. Une erreur qu’on avait bien évité de reproduire.
Le nageur Clarence Ross avait hérité d’un fond influencé par Tamara de Lempicka et l’art déco. Le fameux concours des oiseaux à colorier avait aussi gâché plusieurs mises en pages en 1930. On tentait de faire un succès de ce concours en profitant de la popularité de ces pages. L’histoire ne parle pas de la réussite de cette promotion, mais elle avait porté un dur coup aux pages de Tiny Thompson ou John Ross Roach.
En d’autres occasions, les joueurs reposaient sur un décor uniforme et semblaient flotter sur un fond de couleur. On peut supposer qu’un manque de temps pour la réalisation des pages en était la cause. Le pauvre Red Holt des Royaux semblait léviter sur un fond vert exécuté au pastel sec.

Légende:
Le gardien étoile des Maple Leafs de Toronto, John Ross Roach, semble faire la moue en pensant qu’il passera à la postérité en partageant la vedette avec un huard. Il aurait probablement préféré que Latour dessine son filet!

Certains échecs, mais aussi plusieurs succès

Parfois les tentatives de Georges Latour ont donné de magnifiques œuvres aux décors somptueux. La peinture à l’arrière du joueur des Royaux Charles Sullivan laissait une impression étrange, triste et introspective, mais l’ensemble était très réussi. La composition qui ornait la page sur Lee Head, de ces mêmes Royaux, était soignée et les couleurs étaient magnifiques. On peut admirer la finesse du travail de Latour en comparant la page imprimée à la photo d’origine. Ces réussites laissent croire que le temps dont disposait Georges Latour variait considérablement d’une semaine à l’autre et que cela avait une influence certaine sur le résultat.

Les personnages de Latour

Les mises en pages les plus intéressantes de cette série étaient celles que Georges Latour agrémentait de ses propres personnages dans des ornementations de type art nouveau. Son style avait alors atteint sa maturité esthétique. Dans cette évolution, plusieurs pages sont particulièrement réussies :


• L’illustration du footballeur John Chevigny est excellente, mais c’est la scène de mêlée qui orne le bas de la page qui la rend exceptionnelle.


• La page sur le voltigeur étoile des Royaux de Montréal Jimmy Ripple est un très bel exemple de l’évolution du style Latour : un portrait fidèle aux couleurs bien maîtrisées dans un décor art nouveau et un personnage de sa composition en médaillon.


• Comme les joueurs du Canadien étaient les athlètes les plus admirés, les pages consacrées au Canadien étaient parmi les premières à être publiées. Elles avaient généralement un style plus sobre que celui décrit auparavant. La page du jeune Georges Mantha vaut une mention. Elle réunit les éléments propres au style Latour à l’exception de l’absence de décor à l’arrière de l’illustration du joueur. Les couleurs vives de l’uniforme du joueur ainsi que son regard ténébreux happent l’attention.


• Une des pages de ce style les plus réussies est celle qui met en vedette les joueurs de baseball de la cité de Lachine. Ces joueurs de baseball amateur ont hérité d’une des meilleures compositions de style art nouveau de Georges Latour.


• Autres pages dignes de mention : celle de Pepper Martin des Cardinals de St.Louis, de Georges Boucher des Maroons de Montréal et du golfeur Gene Sarrazen.

Quelques mises en pages spectaculaires


Georges Latour était formé à l’école de l’art nouveau, il avait tenté de pousser ce style de graphisme plus loin. Cela donnait parfois des pages au graphisme spectaculaire comme dans la page dédiée aux tennismen Henri Cochet et Frank Shields. Au baseball, la page sur les Athletics de Philadelphie du gérant Connie Mack ou la page de Walter Brown des Royaux sont présentées dans un assemblage complexe et intéressant.

Éloge de la simplicité



Souvent les meilleures pages ont été les plus simples. Au fond, ce que les lecteurs souhaitaient voir c’était un bon portrait du joueur dans un décor sobre et une mise en pages élégante, bien d’époque. Certains joueurs étaient plus peints et moins photographiques. Cela ajoutait à l’attrait de ces pages. Le portrait d’Art Alexandre, un modeste ailier gauche qui n’avait disputé que 11 matchs au total avec le Canadien, était un bel exemple du charme que pouvait ajouter le talent de Georges Latour à un portrait. Pourquoi ne l’avait-il pas fait plus systématiquement ? Probablement que ces portraits étaient plus longs à réaliser que la coloration d’une photo. Il devait aussi être tiraillé entre le fait de présenter aux lecteurs une version la plus réaliste possible de leur héros ou une version peinte plus personnelle. Il faut se rappeler que la photographie était rare à cette époque et que la publication d’une ou l’autre version devait causer un débat au sein même de la rédaction de La Presse. Les décideurs devaient avoir leur préférence et cela devait influencer la publication. Le débat entre l’utilisation de l’illustration ou de la photographie a toujours cours dans les salles de rédaction et cause parfois des tiraillements.
Voir l’œuvre avec le recul de plusieurs décennies nous en change la perspective. Aujourd’hui on est heureux de voir certaines interprétations que Latour avait faites. Parmi les plus belles illustrations que l’artiste avait réalisées, nous vous en suggérons quelques-unes :

• Chez les hockeyeurs, Red Horner des Maple Leafs, Ebbie Goodfellow des Cougars de Detroit (les ancêtres des Red Wings), Normie Himes des Americans de New York, Georges Brunet de l’équipe de la Banque Nationale, ainsi que Nels Stewart et Clint Benedict des Maroons.

• Au baseball, les pièces les plus intéressantes sont celles de Wilson Fewster et Seymour Bailey des Royaux de Montréal et de Del Bissonnette des Dodgers de Brooklyn.
Par contre, il faut souligner que nous sommes très heureux qu’il ait choisi d’être fidèle à la photo pour le portrait de l’immortel Babe Ruth.

Voyez des images des Blackhawks de Chicago en 1929 dans ce qui pourrait être le plus ancien tournage connu sur le hockey professionnel. Vous serez étonné de la rapidité du jeu et surtout par la Zamboni:

Les peintures de Georges Latour

Peinture originale de Georges Latour sur laquelle on voit la petite église de Pointe-aux-Trembles (juin 1705) publiée en une du supplément du 23 mai 1936.
En plus des fameux portraits d’athlètes, Latour devait aussi illustrer occasionnellement les unes du Magazine illustré de La Presse. On suppose que son emploi du temps était trop chargé pour qu’il effectue cette tâche hebdomadaire.
De plus, les lois sur les droits d’auteur étaient beaucoup plus permissives à cette époque et on utilisait régulièrement des tableaux de grands maîtres pour décorer la une du cahier. Georges Latour avait pour mission de peindre les enjeux locaux ou les fêtes. Cette partie de son travail constituait une œuvre plus personnelle et on suppose qu’il devait en tirer une satisfaction particulière.
Cette partie de l’œuvre de l’artiste donne une vue d’ensemble fidèle de la vie québécoise de l’époque. Toutes les sphères d’activité y étaient illustrées: la collecte de la glace, le temps des sucres, les moissons, la fête du Travail, la bénédiction paternelle, le Salon de l’auto et même l’arrivée de la station de radio CKAC.

Légende:
Le 23 février 1929, La Presse publiait cette page qui soulignait l’inauguration de la station de radio CKAC qui était sa propriété. La station était alors située à Saint-Hyacinthe.

Consultez le portfolio sur les oeuvres d’actualité de Georges Latour en cliquant sur l’album suivant:

Inspiré du quotidien


Les scènes que représentait Latour dans cette partie de son œuvre étaient très réalistes. Ce réalisme prenait souvent son inspiration dans son entourage. En étudiant attentivement ses peintures, on aperçoit fréquemment des indices des repères favoris de l’auteur.

Châteauguay, où il possédait une maison de villégiature, servait souvent de décor à ses toiles. On voit la vieille église de Châteauguay dans cette page intitulée « Les souhaits du Nouvel An » dont la scène se passe sur le porche de l’église (voir le portfolio ci-dessus).
Georges avait aussi pris souvent sa femme Annette (photo ci-contre) comme modèle. Elle était présente sur de nombreuses pages. On la voyait à l’avant-plan de la parade de la Saint-Jean-Baptiste et devant les fontaines lumineuses du parc La Fontaine en 1931.




Le soldat
en permission
Le petit-fils de Georges Latour — lui-même appelé Georges Latour en l’honneur de son illustre grand-père mort peu avant sa naissance — confirme que les illustrations de son grand-père étaient profondément inspirées par son entourage. « Sur la page publiée le 31 décembre 1943, on voyait une mère accueillir son fils dans un uniforme militaire sur le perron de sa maison. La scène suggérait un soldat en permission  qui rentrait passer la période des Fêtes chez lui pendant la Deuxième Guerre, ce qui devait être fréquent à cette époque. En fait, ce soldat était mon père Claude qui avait fait son service militaire à ce moment et la femme qui l’accueillait était ma grand-mère (Annette, la femme de Georges Latour). Le perron était celui de sa maison de campagne — on peut le voir sur la photo. Dans le décor, on apercevait Châteauguay et sa vieille église», confirmait le descendant du célèbre illustrateur.

Légendes:
En haut, on aperçoit la maison de campagne de Châteauguay qui appartenait à Georges Latour. L’endroit avait souvent servi de décor aux pages illustrées par Latour.
Portrait d’Annette, la femme de Georges qu’on peut voir sur plusieurs toiles du peintre. On la voit sur cette page qui illustre les splendeurs du Parc Lafontaine au centre-ville de Montréal en 1931.

Inspiration à son tour


Les portraits de sportifs qu’avait créés Georges Latour étaient l’aboutissement d’un processus amorcé depuis longtemps à La Presse. Le maître, Albert-Samuel Brodeur, avait illustré quelques sportifs parmi les milliers de portraits qu’il avait publiés.
Puis était venu Nap Gervais, le premier véritable illustrateur sportif à créer une œuvre substantielle dédiée à ce sujet, mais Gervais se contentait habituellement de petits espaces dans les pages sportives du journal. D’autres sont ensuite venus (Jos Bernard, entre autres), mais la quintessence de l’illustration sportive demeure cette période faste entre 1927 et 1932 qui mettait en vedette les oeuvres de Latour.

Légende de l’illustration:
Illustration publiée en 1904 dans le journal La Presse du joueur vedette Russell «Dubbie» Bowie qu’on qualifiait du «meilleur joueur de hockey avant la LNH» dessiné par Nap Gervais.


Au Québec
Devant ce succès, beaucoup d’autres publications ont publié des illustrations sportives. La Patrie, un compétiteur féroce de La Presse à ce moment, a misé très fort sur la popularité des sports au Québec, mais il s’agissait généralement de photos et non d’illustrations.

Légende:
Dans les années 1950, La Patrie a publié une populaire série de photos de sportifs en
couleurs dont celui du Rocket Richard, profitant de la ferveur des Québécois pour le sport. Il avaient aussi publié une série de portraits sépias dans les années 1930. On voit ici la page dédiée à Howie Morenz.


Ailleurs
Aux États-Unis, le Sporting News utilisait beaucoup d’illustrations de sportifs et le journal avait aussi ses illustrateurs vedettes, dont un surnommé PAP et, plus tard, le célèbre Willard Mullin. Mullin n’avait pas seulement collaboré au Sporting News. Il avait aussi illustré plusieurs revues sportives, dont ce programme des Dodgers de Brooklyn. Le personnage qu’il avait créé appelé le « Brooklyn Bum » était resté collé à l’image des Dodgers qui avaient adopté le surnom de Bums par la suite.

Légendes:
Le Sporting News a fait de sa une illustrée une véritable tradition. Willard Mullin y excellait. Son sens du «punch» visuel lui a permis de créer le personnage du Brooklyn Bum qu’on voit ici sur la couverture du programme officiel des Dodgers de Brooklyn.



Signé TEX
Plusieurs illustrateurs ont aussi fait leur renommée grâce aux illustrations sportives. Tex Coulter avait illustré plusieurs magazines de hockey appelés Hockey Pictorial et Blueline. Il était surnommé par certains « le Normand Rockwell du hockey».

Coulter a aussi illustré les programmes du Forum dans les années 1950 et 1960, des objets de collection très prisés.


MAC
Carlton McDiarmid (Mac), un aquarelliste passionné de hockey qui a été juge de buts au Forum de Montréal, avait reçu la mission de peindre les 232 membres du Temple de la renommée du hockey pour une série de cartes postales.


Légende :
Mac avait fait cette interprétation du légendaire Dubbie Bowie pour le compte du Temple de la renommée du hockey en 1983. Nap Gervais avait illustré Bowie beaucoup plus simplement en 1904 comme on le voit plus haut.



Hudon, un fan de hockey
Le caricaturiste Normand Hudon, qui avait brièvement assumé ce rôle à La Presse dans les années 1960, avait aussi illustré une série de portraits des joueurs du Canadien à l’ère Scotty Bowman pour le magazine Le Lundi. Hudon, qui a aussi connu beaucoup de succès comme artiste peintre, a fait plusieurs tableaux qui mettaient le hockey en vedette.

Légende:
Caricature de Guy Lafleur dessinée par Normand Hudon dans le magazine Le Lundi.


Lapensée
Actuellement, un artiste qui signe ses oeuvres du nom d’auteur Lapensée est probablement l’illustrateur sportif le plus connu. Le public le connaît spécialement pour avoir été l’auteur des lithographies insérées dans le Journal de Montréal alors que le Canadien retirait le dossard d’anciens joueurs, Patrick Roy, Ken Dryden, Boom Boom Geoffrion, etc.

Légende:
Le premier capitaine du Canadien de Montréal, Jack Laviolette, tel qu’illustré par Lapensée pour le magazine Les Canadiens dans son édition souvenir sur les capitaines de l’équipe en 1989. Les aquarelles de Lapensée avaient illustré tous les capitaines dans ce numéro.

Boucler la boucle


En 2009, La Presse rend enfin hommage à ce grand illustrateur qu’a été Georges Latour en publiant une série d’illustrations de joueurs du Canadien dans le style Latour : cadrage art nouveau, illustration à partir de photo et utilisation de l’aquarelle et du pastel. Ces portraits d’Andrei Markov, Benoît Pouliot, Scott Gomez et Tomas Plekanec utilisent sensiblement la même technique que celle de Georges Latour et obtiennent un grand succès auprès des lecteurs. Cet ultime hommage deviendra-t-il à son tour des pièces de collection dans le futur ? Une chose est sûre, l’avenir des médias imprimés est de plus en plus incertain. Il vaudrait mieux les mettre de côté…

Légende de l’illustration
Page hommage à Georges Latour publiée dans le supplément glacé Au jeu dans le journal La Presse le 3 décembre 2009. La série se poursuivra dans les autres cahiers Au jeu de cette saison. Ils sont l’oeuvre d’André Rivest, illustrateur à La Presse.

Vous désirez vous procurer une copie des illustrations de cette série, écrivez-nous.


Portfolio des cinq portraits des joueurs du tricolore publiés dans La Presse en 2009-10, année du centenaire du Canadien 


Hors jeu

Avez-vous aimé?
Si oui, visitez Hors jeu, un autre site de ma création au www.howiemorenz.blogspot.com.
On y parle de vieilles histoires de hockey et de baseball. La brocante du web!

Pour tous ceux qui préfèrent Howie Morenz à Andrei Kostitsyn.


P.S.: Merci aux six Russes qui font partie de mon lectorat. Ça me fait vraiment chaud au cœur, mais merci surtout aux milliers d’autres lecteurs.